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Discussions de part et d’autre de l’Atlantique à propos du peuple autochtone Tekohá

De moins en moins protégés parmi la tourmente politique et un racisme croissant au Brésil, les dirigeant-e-s guarani et kaiowá mettent en évidence les réalités auxquelles sont confrontées leurs communautés autochtones, qui représentent 45 000 personnes.

Une délégation, qui comprendra le représentant de l’Aty Guasu* Voninho Benites Pedro, traversera les capitales politiques européennes de Genève et de Bruxelles afin de faire la lumière sur la situation qui menace des communautés autochtones du Mato Grosso do Sul, en raison de la montée des accaparements de des terres et des activités commerciales dans la région. Parallèlement, les dirigeantes Guarani et Kaiowá (GK) du Brésil se réuniront pour discuter les principaux défis qu’elles rencontrent en tant que femmes autochtones.

Aty Kuña, un espace politique pour les femmes GK

Les femmes chefs provenant de l’ensemble de la région se rencontreront pour Aty Kuña, la Grande Assemblée des femmes Guarani, du 18 au 22 septembre à Kurusu Ambá, dans la municipalité de Coronel Sapucaia. C’est leur plateforme principale pour faire entendre leur voix et discuter des réalités dans laquelle elles vivent. Les femmes chefs GK se réuniront pour discuter des droits des femmes autochtones du Mato Grosso do Sul, dans le Sud du Brésil.

Convoquée pour la première fois en 2006, l’Assemblée en est à sa quatrième réunion. Lorsqu’elles ont annoncé l’Assemblée, les dirigeantes GK ont rappelé que leur peuple est expulsé de leurs territoires traditionnels (Tekohá) depuis les années 1920. « Nous avons été mis dans des réserves autochtones, confinés avec un espace limité, et aujourd’hui nous luttons sans relâche pour récupérer notre Tekohá. Cela génère d’intenses conflits dans le Mato Grosso do Sul et avec le gouvernement fédéral, qui nous a privé de tous nos droits indigènes, en particulier [en ce qui concerne] la démarcation de nos terres ».

Présenter la précarité des droits indigènes précaire à l’EPU des Nations Unies

Durant de la 36ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH), une coalition d’organisations brésiliennes de défense des droits humains rendra compte de l’attaque systématique contre les droits humains lors de l’Examen périodique universel (EPU) du Brésil. La situation des peuples autochtones devient de plus en plus précaire en raison de l’instabilité politique actuelle. Les GK, qui sont souvent confinés dans des résidus de leurs territoires d’origine, sont en effet les plus touchés par l’expansion de l’agro-industrie dans la région et la négligence de l’État brésilien. Un représentant des GK, Voninho Benites Pedro, qui sera accompagné des membres du CIMI (Conselho Indigenista Missionário), expliquera comment l’accaparement de leurs terres et de leurs activités menace leurs moyens de subsistance et leur existence même. La visite de la délégation sera complétée par plusieurs activités, dont leur participation à un dialogue ouvert avec le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, Victoria Tauli-Corpuz, qui présentera son rapport annuel. Il y a déjà un an, elle s’était déclarée vivement préoccupée par l’escalade de la violence contre les communautés et de la stagnation de l’homologation de leurs terres.

Suivi de la mise en œuvre de la résolution historique du Parlement Européen

Il y a près d’un an, le Parlement européen a adopté une résolution qui appelait l’État brésilien à prendre des mesures immédiates pour protéger la sécurité des peuples autochtones et veiller à la réalisation de leurs droits sur les terres ancestrales. Considérée comme historique, la résolution a également appelé l’État brésilien à garantir que les meurtres et agressions d’autochtones entendant faire valoir leurs droits humains et territoriaux fassent l’objet d’enquêtes indépendantes. La délégation, soutenue par FIAN International, se rendra à Bruxelles pour suivre la mise en œuvre et présenter aux députés européens les derniers développements sur le terrain. En outre, la délégation rencontrera d’autres responsables européens, dans le cadre de l’Accord de libre-échange négocié avec le MERCOSUR (qui comprend le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l’Uruguay). Le Brésil est un grand exportateur de « produits à risque pour les forêts », dont le soja, vers l’UE. Leur production a souvent eu des coûts énormes en matière de droits humains et sur l’environnement pour les communautés locales et autochtones.

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