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« Nos systèmes de pension privatisés dans le Nord détruisent le future des personnes dans le reste du monde ».

Les communautés rurales et autochtones dans la région de MATOPIBA (une zone d’environ 73 millions d’hectares qui s’étend sur les États brésiliens du Maranhão, Tocantins, Piauí et Bahía), dans le Nord-Est du Brésil, résistent au développement agroindustriel et à la spéculation foncière, qui cause l’anéantissement  des moyens de subsistance des communautés rurales et érode considérablement la biodiversité locale. 

Ce qui se passe dans la région de MATOPIBA illustre la transformation de la terre en un actif financier en raison de l’influence et du pouvoir croissants de la finance mondiale et de ses modes de fonctionnement – un processus appelé « financiarisation ». Le capital international finance depuis longtemps la production agro-industrielle au Brésil et dans le reste du monde, mais après la crise financière de 2007/08, c'est que la terre elle-même est devenue une cible pour les acteurs financiers et une entreprise à part entière, indépendamment du financement de la production agro-industrielle ou du commerce des produits de base. Leurs soi-disant « investissements » sont spéculatifs parce qu'ils visent à augmenter la valeur de leurs portefeuilles grâce à la hausse des prix des terrains. Cette nouvelle forme d’accaparement des terres a exacerbé l’intensité, l'échelle, la vitesse, la complexité et les impacts structurels sur les populations locales.

La violence à l’encontre des dirigeants communautaires est en hausse, tout comme les conflits liés aux ressources halieutiques. L’accaparement des terres est principalement le fait d’acteurs locaux, mais ceux-ci sont soutenus par de l’argent provenant de l’étranger, notamment des fonds de pensions américains et européens. Ils injectent des centaines de millions de dollars dans le secteur foncier. Par l’intermédiaire de deux fonds locaux, TIAA (USA), Ärzteversorgung Westfalen-Lippe (Allemagne), ABP (Pays-Bas) et le deuxième fonds de pension national suédois (AP2) possèdent près de 300 000 hectares de terres agricoles au Brésil. 

Le Brésil et les États d’origine des fonds concernés enfreignent leurs obligations en matière de droits humains en ne mettant pas en place une réglementation efficace pour responsabiliser les acteurs d’abus et de crimes; ainsi que pour soutenir un système financier mondial qui échappe à la fiscalité, au contrôle public et à la réglementation. Les populations locales se mobilisent des deux côtés de l’Atlantique pour mettre fin à cette tendance en hausse. 
 

 

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