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La force des luttes réside dans l’unité

Convaincu qu’il est indispensable de travailler ensemble, de resserrer les liens et de développer des principes communs pour renforcer le combat commun, le Réseau mondial pour le droit à l’alimentation et à la nutrition (GNRtFN) a tenu sa quatrième réunion mondiale à Viotá, en Colombie.

23 organisations de 16 pays différents représentant les membres et alliés du GNRtFN, ont exprimé leurs vives préoccupations face au délitement de l’engagement des Etats et des institutions à protéger le droit à l’alimentation et à l’influence croissante des grandes entreprises sur les régimes alimentaires et la vie des personnes et des peuples du monde entier. Alors que l’on propose de plus en plus de fausses solutions aux problèmes de la faim et de la malnutrition, la force des luttes réside plus que jamais dans l’unité.

Dénoncer l’influence des grandes entreprises

Dans leur déclaration finale, les 30 participants ont dénoncé la concentration grandissante des entreprises et toutes les formes de colonialisme et d’occupation. Selon eux, ces pratiques doivent être contrôlées et les gouvernements se doivent de mettre en application les mécanismes juridiques dont ils disposent afin de remplir leurs obligations vis-à-vis des droits humains, dont l’obligation de réguler les entreprises. « Nous sommes porteurs de droits, non de simples parties concernées, et à ce titre exigeons que cesse l’impunité de ceux qui commettent abus et violations des droits humains. Les droits des personnes passent avant les intérêts des entreprises », lit-on dans la déclaration.

De même, les procédures et les techniques des plateformes multipartites, telles que l’initiative « pour le renforcement de la nutrition » (Scaling Up Nutrition - SUN), proposent l’implication d’entreprises de l’industrie agroalimentaire et d’industries connexes dans des programmes et dans la planification alimentaires et nutritionnels, sans aucune protection adéquate contre les conflits d’intérêts. Cette tendance croissante menace non seulement la santé des personnes mais aussi la réalisation des droits humains.

La malnutrition, l’insécurité alimentaire et la faim sévissent partout

Des camps de réfugiés du Sahara oriental aux montagnes d’Oaxaca, des plaines rurales du Midwest des Etats-Unis aux barrios des villes espagnoles, la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition persistent, sans aucune limite géographique et dans toutes leurs formes de par le monde. On prétend y remédier principalement par des solutions techniques, des œuvres de bienfaisance ou de l’aide alimentaire, une approche qui fait fi des causes profondes de ces problématiques et, pour mieux en masquer les effets secondaires, se contente de soulager temporairement les populations. Le GNRtFN souligne que les droits humains sont interdépendants et indivisibles et que, par conséquent, la violation systématique d’autres droits, comme les droits à la terre, à l’eau, aux autres ressources naturelles et aux modes de subsistance, pour n’en citer que quelques-uns, mène inévitablement à la faim et à la malnutrition au sein des communautés.

Un patriarcalisme ancré

L’indivisibilité des droits est d’autant plus pertinente pour les droits des femmes et des filles. Le Réseau souligne les obstacles que les femmes et les filles rencontrent à chaque étape de leur vie de par la persistance de systèmes et d’approches patriarcaux. « Nous nous inquiétons particulièrement du sort des femmes, qui d’une part nourrissent en grande partie la planète, d’autre part continuent de subir une violence à la fois physique et structurelle et la violation permanente de leurs droits sous de multiples formes, pour la simple raison d’être nées femmes ».  

Le Réseau rappelle que la violence structurelle à l’encontre des femmes comprend l’inégalité entre les sexes, qu’il faut enrayer pour que les femmes puissent participer pleinement et réellement à une prise de décision inclusive et démocratique. La discrimination sexiste concerne aussi les systèmes traditionnels, qui limitent l’accès des femmes à la terre, au bétail et à l’eau et le contrôle qu’elles peuvent exercer sur ces ressources. « Les organisations et mouvements présents ici s’engagent fermement dans cet effort et à défendre le féminisme, la voie nécessaire pour parvenir à l’équité », déclare le Réseau.

Dans les prochains mois, les membres du GNRtFN continueront à renforcer les liens entre eux, à échanger leurs expériences, à travailler ensemble et à conjuguer leurs efforts et leurs activités de plaidoyer. Le Réseau renforcera également son rôle dans tous les espaces mondiaux et présentera les propositions de sa déclaration dans les ateliers et réunions nationales et régionales.


Lisez la déclaration du Réseau mondial pour le droit à l’alimentation et à la nutrition ici.


Pour plus d’information, contactez secretariat[at]righttofoodandnutrition.org