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RDC doit protéger les communautés affectées par les entreprises chinoises dans le Sud-Kivu

Les entreprises chinoises d'exploitation minière et forestière sont liées à de graves violations des droits humains dans la province du Sud-Kivu, en RDC. La RDC doit se conformer à ses obligations internationales en matière de droits humains et établir des cadres juridiques pour protéger les droits humains et les droits fonciers des communautés.

Quatre groupes de la société civile congolaise ont soumis aujourd'hui au Conseil des droits de l'homme des Nations unies un rapport parallèle sur l'examen périodique universel (EPU) mettant en lumière les violations des droits humains et les abus liés aux activités minières et à l'exploitation forestière illégale menés par Oriental Resources Congo, Congo Blueant Minéral, BM Global Business, Yellow Water Ressources, New Oriental Mineral et Regal Mining.

Les activités des entreprises chinoises alimentent l'accaparement des terres, la pollution et l'expulsion forcée des communautés de la chefferie de Wamuzimu, dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu - une région affectée depuis longtemps par un conflit armé prolongé. Les communautés ont été victimes de multiples abus des droits humains affectant leur droit à l'alimentation et à la nutrition, leur droit à la terre, leur droit à la santé et leur droit au travail, pour n'en citer que quelques-uns.

Des groupes de la société civile, dont le Front Commun pour la Protection de l'Environnement et des Espaces Protégés, l'Association des Mamans Tonde-Tonde, l'Association des Femmes et Écologie et la Société Civile environnementale du Congo, dénoncent la faiblesse de la réponse et les pratiques corrompues des autorités de la RDC qui ont permis aux entreprises chinoises de piller le pays, aux dépens des communautés locales.

"Les entreprises doivent indemniser les familles dont elles ont pillé les terres en complicité avec les chefs coutumiers et les autorités provinciales et nationales", a déclaré un membre de la communauté.

"Elles doivent construire des puits dans toutes les zones où elles ont pollué l'eau des rivières, afin que les ménages puissent disposer d'une eau de qualité ... et protéger les enfants des maladies transmises par l'eau", a déclaré un membre de la communauté.

Les communautés affectées ont perdu leurs moyens de subsistance et demandent au gouvernement de la RDC de s'attaquer aux abus des droits humains commis par les entreprises chinoises. Ceux-ci se sont produits en complicité avec les autorités congolaises à tous les niveaux, qui ne se sont pas conformés à leurs obligations en matière de droits humains.

"Le gouvernement congolais doit veiller à ce que les droits des personnes affectées par les six entreprises chinoises soient rétablis. Il doit également veiller à ce que les entreprises soient réglementées et à ce que les personnes impliquées dans les violations et abus des droits humains rendent des comptes", déclare Valentin Hategekimana, coordinateur pour l'Afrique à FIAN International.

Les actions de ces entreprises aggravent une situation d'urgence en RDC, qui compte le plus grand nombre de personnes au monde, confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans les zones de famine, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Lire le rapport parallèle de l'EPU sur la RDC ici.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Tom Sullivan sullivan@fian.org ou Clara Roig Medina roig@fian.org

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